Ce mercredi 20 décembre, Milorad Dodik, le chef politique de la Republika Srpska, entité serbe de la Bosnie-Herzégovine, est appelé à comparaître au tribunal, pour non-respect de l’autorité du Haut représentant international, Christian Schmidt, chargé de veiller à l’application des accords de Dayton. En effet, en juillet dernier, Milorad Dodik a fait voter deux lois en Republika Srpska, qui stipulent que les arrêts de la Cour constitutionnelle et les décisions du Haut représentant ne seraient plus respectés sur son territoire. Une menace sécessionniste qu’agite Milorad Dodik depuis son élection en 2006, et qui participe d’une surenchère avec les autres partis nationalistes, notamment croates. Mais surtout, ces discours et polémiques occupent tout le champ médiatique et politique de la Bosnie, écrasant toute revendication de justice sociale, de combat contre la corruption. Le pays, comme ses voisins, se vide de ces forces vives : depuis 2013, on estime qu’un habitant sur cinq aurait quitté le pays. Désormais, ce ne sont plus uniquement de jeunes hommes qui partent vers l’Europe, mais des familles.
Quels sont les risques d’une sécession ? Les obsessions des partis nationalistes sont-ils le reflet des préoccupations des Bosniens ? Comment les partis nationalistes se sont accaparé l’État et ses ressources ?
Focus : Prédation sur les forêts bosniennes
Le commerce du bois représente une grande part du PIB de la Bosnie-Herzégovine, il est notamment exporté vers l’Europe. Mais les coupes illégales et le détournement, orchestré par les élites locales, menacent la durabilité de cette ressource.