C’est la faute à Christophe Colomb : depuis sa dernière expédition en Amérique Centrale en 1502, nous avons découvert le chocolat. Les Mayas célébraient déjà ses vertus magiques et en ces temps de Noël nous voilà nombreux, sûrement, à y succomber ! A chacun ses préférences – moi c’est le belge et la praline sous toutes ses formes.
Mais ce que l’on connait moins, ce sont les multiples circuits que traverse ce produit familier, du cacaoyer, ce petit arbre en forêt tropicale, jusqu’à la tablette de marque, chocolat noir ou chocolat au lait, plus ou moins sucré et travaillé selon les préférences des marchés.
Des circuits qui illustrent les rapports de force inégaux entre les petits planteurs, en Afrique de l’Ouest surtout, et les quelques multinationales qui achètent et transforment la fève de cacao, le rôle des marchés spéculatifs sur les bourses de Londres et de New York, les difficultés à prendre en compte les enjeux environnementaux face à l’appétit des états producteurs, les différentes étapes de la valorisation du produit de base et la globalisation des goûts, puisque l’Inde et la Chine en consomment de plus en plus.
Bref tout un monde haut en couleurs et en arômes, semblable à bien des égards au monde du vin, avec ses productions de masse mais aussi ses grands crus, issus de quelques arpents choisis au Brésil ou au Kérala, travaillés par des chocolatiers jaloux de leurs secrets. Première étape Abidjan.